Cette exposition illustre différentes approches de la création industrielle.

Tout d'abord les pièces uniques,
le vase "Lettera Amorosa", objet-manifeste de Sylvain Dubuisson où s'inscrit le poème de René Char. Le miroir "Ton Regard" de Nestor Perkal qui "n'est surtout pas fait pour se regarder".

Ensuite viennent les objets de petites séries,
le tabouret "S'il vous plaît" de Marie Christine Dorner qui transpose sur le métal le "pliage" japonais. La table "Divine" de Kristian Gavoille, qui par un subtil mélange de formes et de matériaux, donne une nouvelle allure à l' "archétype" de la table.
La lampe "Le Compas dans l'Oeil" d'Andrée Putman, élégante et sobre nous rappelle la beauté des objets d'architecte .

Puis viennent, les objets remarquables des entreprises du luxe.
Le collier "Reine de Saba" de Martin Szekely aux splendides maillons et les tasses "Lipari" d'Olivier Gagnère qui renouvellent la tradition française des Arts Décoratifs.
Les flacons de parfum "Deci-Delà", chapeautés d'un galet recouverts d'une étole, issus du monde imaginaire d'Elisabeth Garouste et Mattia Bonetti.

Enfin figurent les objets de grande série industrielle,
la chaise pliante "Dune" de Pascal Mourgue habille d'une toile anti-rouille la "batyline". La pince à étau de Jean Claude Neyton, objet industriel par excellence, avec sa gachette performante, relève un défi. La combinaison de protection de Marc Sadler a pour ambition de sauver des vies humaines. La corbeille de propreté en fonte nous impose la présence de son matériau et participe à la mission que s'est donnée Jean Michel Wilmotte de "créer un nouvel art de vivre urbain". Le téléviseur "Oz" est l'un des premiers objets conçus par Philippe Starck lors de son expérience avec un groupe industriel d'électronique grand public. Son design au raffinement intemporel donne une personnalité à un objet standardisé. La radio "Don O", objet domestique de Matali Crasset, a été réalisée "grâce à une technologie sensible et complice" en collaboration avec Philippe Starck.

La bouteille, objet populaire narratif, à la gloire de l'orange est l'exception. Elle n'a jamais été designée et doit son existence à l'intuition d'un chef d'entreprise Jean Claude Beton. Marc Guillaumot traduit la force que représente l'ensemble de ces quinze objets aux destinées très différentes.



Marc Guillaumot, photographe de Peter Greenaway, présente : les objets de quinze designers français.

Pour Marc Guillaumot "L'objet est une trace, le détail d'une vie".
Comme un archéologue qui analyse des vestiges matériels, Marc Guillaumot recherche dans l'objet les traces d'une présence humaine, le détail qui véhicule la réflexion et la force des matériaux. Son travail n'est pas académique.

Sa rencontre avec Peter Greenaway a influencé son regard sur l'objet.
Comme pour le tournage d'un film, il tente une reconstitution de mise en scène théâtrale.
Le choix du noir et blanc correspond à une attirance pour la pénombre et son silence.

Son approche est le résultat d'un parcours sensible et esthétique où prime la relation avec l'oeuvre et l'émotion qu'elle suscite.

Le regard de Marc nous révèle l'intimité de l'objet.

Cette exposition inauguréé au Musée des Arts Décoratifs à Paris a itinéré, accompagnée de l'ensemble des films Histoires d'Objets (Asie et particulièrement le Japon, Amérique du Nord, Australie et Europe...).